Pourquoi diable accompagner la différence ?
« Pour être irremplaçable, il faut être différente », indiquait la créatrice de mode Gabrielle Chanel en 1952 Or, la différence n’est pas une qualité majoritairement plébiscitée. Elle a même tendance à être cachée au profit de la discrétion et de l’identique. En effet, on a davantage tendance à préférer le même que soi. On va trouver celui qui n’est pas semblable à soi bizarre et peu fréquentable. Ainsi, une personne porteuse de handicap, qui n'a pas une morphologie standard ou qui a une sexualité différente de la sienne peut être écartée du reste des personnes.
Dans le monde professionnel, il est parfois fréquent de constater que consciemment ou inconsciemment, une certaine différenciation sera faite entre une personne “dans la norme” et une personne remarquable au sens propre. Par exemple, il n’est pas rare qu’un manager ne confie pas de mission à une personne dite différente au profit d’un collègue ne s'éloignant pas trop de la conformité.
Dans la vie quotidienne, à l’extérieur par exemple, certains peuvent éprouver de la gêne, voire du dégoût ou de la colère pour ceux qui ne sont pas tout à fait identiques à une certaine norme.
Accompagner des collègues, des amis, ou n'importe qui dans la différence consisterait en fait à montrer que le différent de soi n’est pas forcément mal ou effrayant, même s'il peut être parfois surprenant.
La question du dissemblable et du comportement à adopter avec lui ou elle est une vraie interrogation à avoir dans la vie de tous les jours, pour jouir d’une relation professionnelle ou amicale de qualité. Par exemple, si on reprend les illustrations décrites plus haut, la situation peut aboutir à des problématiques du type burn-out ou bore-out, et plus généralement à des écueils tels que des condamnations pénales pour discrimination. Rappelons que des plaintes peuvent être formulées si une personne considère qu’elle a été lésée et discriminée en raison de son genre, de sa couleur de peau, de sa religion, de son origine sociale, de ses handicaps ou de sa sexualité, entre autres, et que les dites plaintes seront gérées par la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité). L’une des autres raisons pour lesquelles il est judicieux d’accompagner la différence est simplement de ne pas commettre d’impairs ou de contresens sur des situations distinctes de celles qui sont connues.
En fait, il est souhaitable que les personnes dites "normales" soient sensibilisées aux personnes dites "différentes" pour que ces dernières puissent évoluer sereinement avec tous.
2. Comment la réalité virtuelle peut tenter d’accompagner la différence ?
Si on se situe dans le monde professionnel, on se rend facilement compte du fait que chacun gagne à ce que la différence soit accompagnée. En effet, la personne qui se distingue du reste peut souffrir de ne pas être traitée comme ses collègues, et la personne qui établit une hiérarchie entre les collaborateurs, comme on l’a vu plus haut, peut être confrontée à la justice. C'est pourquoi il paraît nécessaire et logique de développer, par le biais de modules de réalité virtuelle (VR), Des situations dans lesquelles un personnage est stigmatisé en raison de sa différence. De la même façon, la VR peut faire vivre à la personne qui l’expérimente une scène où elle est elle-même considérée par autrui comme étrange et "pointée du doigt".
Faire vivre à une personne lambda ce genre de situations grâce à la VR lui permettra d'être plus à même de reconnaître des contextes de stigmatisation et de ne plus les reproduire, y compris dans des situations autres que professionnelles
Ainsi, accompagner la différence est nécessaire pour la grande majorité des individus, afin qu’ils ne commettent pas d’impairs ou de stigmatisation envers une personne qui ne répondrait pas à la norme.
Rahima Aït Hamouda , "Mademoiselle Belmirette"
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