1. De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque la grossophobie
“Tout ce qui est petit est mignon”. C’est un adage populaire qui a beaucoup de succès. Est-ce à dire qu’à contrario, ce qui est grand et gros n’est pas enviable et satisfaisant ? C’est ce genre de préceptes qui, inconsciemment, a infusé dans la plupart des esprits. Que ce soit pour des raisons esthétiques ou de santé publique, la vision d’une personne corpulente reste aujourd’hui un caractère dégradant pour tout un chacun.
Dissimulée derrière une pseudo-scientificité - calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) – l'appréciation d’un individu qui serait au-dessus d’une certaine norme lui vaudra des regards et des commentaires négatifs. Rappelons que, par exemple, si le culturisme est vanté, le poids des muscles, de la graisse et des os donnera un IMC important ex : Arnold Schwarzenegger.
Ainsi, la grossophobie existante dans l’esprit des individus est fortement marquée par le regard extérieur, ainsi que par des préjugés esthétiques (la musculature sera préférée à un corps dit gros).
De cette façon, un entretien avec une personne jugée grosse pourra fermer la personne à des opportunités de carrière ou relationnelle. Son appréciation par un employeur, par exemple, pourra être faussée aux dépens de ses compétences, de ses qualités ou de son expérience. Ainsi donc, le jugement opéré par un professionnel sera biaisé et sera analogue au nombre de préjugés de race, de classe sociale ou de handicap.
2. Les apports de la réalité virtuelle
La réalité virtuelle (VR) peut, par le biais du code informatique, mettre en situation des professionnels des ressources humaines, tels que les recruteurs, qui doivent mener un entretien avec une personne en surcharge pondérale et ainsi se confronter à une personne qui ne correspond pas aux canons de beauté (notons que certains peuvent être gênés rien qu’à la vision d’une personne corpulente).
Il est important de rappeler ici que la VR ainsi que le casque de réalité virtuelle ne sont pas des gadgets, mais des outils permettant d’améliorer le recrutement de personnes différentes. De plus, cette méthodologie sera efficace dans d’autres circonstances (il s’agit, dans le cas des personnes corpulentes, d’un même processus de pensée qui présente les personnes dites grosses comme étant en situation de handicap ; c’est-à-dire qu’elles se sentiront comme des personnes “empêchées”).
Les scénarios décrits dans une session de VR permettront aux professionnels utilisant cette technique de reproduire les bons comportements et d’acquérir les bonnes compétences (softskills) pour recevoir ce type de personne dans des situations analogues dans la réalité et dans le futur.
Ainsi, l’acquisition des (softskills) est permise grâce à la réalité virtuelle pour lutter contre les discriminations envers les personnes dont le poids ou la taille seraient différents de ce à quoi on est habitué. Rappelons que cette problématique semble similaire à celles relatives à l’origine, la couleur de peau, le sexe, la classe sociale, l’attirance sexuelle...
Il est important de rappeler et de se souvenir que la VR ne doit pas être conçue de manière instrumentale mais comme un dispositif didactique à part entière pour améliorer les conditions de travail de tous.
Rahima Aït Hamouda , "Mademoiselle Belmirette"
Comments